dimanche 29 mars 2009

Des gens insensés autant qu'imprévisibles, un recueil de nouvelles de Claude Bourgeyx (2008)

A l'occasion de la venue de Claude Bourgeyx à l'escale du livre 2009, nous vous présentons son dernier recueil de nouvelles : des gens insensés autant qu'imprévisibles.


« Il s'en tient à l'idée que les écrivains sont des gens insensés autant qu'imprévisibles, et qu'avec eux il faut s'attendre à tout ».(p.48)

14 nouvelles par un maître de l'humour noir, voilà qui ne se refuse pas. On y trouve une galerie d'écrivains tous plus loufoques les uns que les autres : que ce soit ce jeune homme poussé au suicide par la perte de son manuscrit, cette ancienne poétesse prodige qui a mal vieilli, ou encore cet homme harcelé par sa femme qui voit en lui un futur grand, tous se retrouvent pris dans des situations étranges, qui les pousseront dans leurs derniers retranchements.


On est dans le genre de la nouvelle à chute, jamais aussi proche de son sens littéral : un grand nombre se termine par une mort violente. Malgré tout, on sourit beaucoup à la lecture de ce recueil : Claude Bourgeyx a une écriture légère qui permet de faire passer les événements les plus sordides comme une lettre à la poste. On aura beau avoir honte d'en rire, on le fera quand même.


On rit donc d'un franc rire jaune : si la nouvelle est un genre moral, ici, elle se teinte largement de cynisme. Tous les coups bas sont permis.


Le décalage se fait d'autant plus facilement que Bourgeyx base souvent sa nouvelle sur une confrontation de points de vue :


« [Premier narrateur] : Après une jeunesse anxieuse passée à fabriquer une écriture narcissique sans relief,et encore des années à aligner au compte-gouttes des mots trop fades, voilà que dans le maëlstrom de cette période noire, je parvenais enfin à forger une oeuvre cohérente et serrée.

Je m'étonnais moi-même

[Narrateur principal] : J'avais senti que ça ne collerait pas » (p.12 - 13)


Parce qu'ils ne se comprennent pas, les personnages se dirigent vers des fins absurdes, et toujours surprenantes : si le lecteur peut émettre des hypothèses, la conclusion les balaie tranquillement d'un petit revers de phrase.


Bourgeyx écrit dans un style clair et léger, qui n'empêche pas l'émotion, et si le recueil se lit vite, il vit longtemps dans le lecteur, touché par l'absurdité et la cruauté d'une vie qui s'acharne sur ses écrivains, certes un peu ridicules, mais si sympathiques.


Benjamin Sausin


Des gens insensés autant qu'imprévisibles, Claude Bourgeyx, Le Castor Astral, collection Escales des lettres, 130 p., 2008.


samedi 28 mars 2009

L'Escale du livre de Bordeaux : de la littérature aux arts

Le rendez-vous de la littérature et des arts à Bordeaux.

L'Escale du livre propose cette année encore un programme original avec de nombreux ponts entre la littérature et les autres formes artistiques. Cette année le spectacle vivant sera à l'honneur du 03 au 05 avril...

vendredi 27 mars 2009

Le blog du cinéma Utopia

Le « u-blog 33 » est le blog du cinéma Utopia situé à Bordeaux. Il présente, sur un fond marin illustré par une baleine et un sous-marin, le programme des films diffusé au cinéma Utopia. D'ailleurs les liens des titres de films nous guident vers le site officiel d'Utopia où se trouvent des résumés complet ainsi que des critiques.

Le blog contient aussi des éditos présentant l'actualité avec un regard critique et ayant pour sujet le conflit en Israël, la crise des banques, l'actualité touchant à l'Utopia...

Il existe aussi d'autres catégories : la vie du cinéma, regroupant tous les articles et éditos concernant l'Utopia, une présentation de l'ISF (Indépendants, Solidaires et Fédérés), une boutique, des rencontres politiques et médias ayant lieu dans le cinéma, la présentation de l'association Paysans, Consommateurs et Associés (PCA), tout ce qui concerne les films (festivals...), des rendez-vous divers et des soutiens.


N.G., C.G. et M.D.

U-blog33

La Douleur de Marguerite Duras

(Gallimard/Folio, 1993, 217 pages)


1944, c’est la Libération de Paris, Marguerite Duras n’attend plus que celle de son mari –qu’elle appelle Robert L. (Robert Antelme), un résistant arrêté par la Gestapo et détenu dans le camp de Buchenwald.

C'est l'histoire d'une attente fiévreuse, d'une dévotion à la résistance et à l'espoir. Cette ineffable errance, elle est parvenue à l’écrire dans ce journal autobiographique nommé « La douleur », refuge dérisoire contre l’étreinte de l’absence.

Les phrases autant que les pensées sont fragmentées, elles se dissipent vers l’espoir ou se figent dans l’immensité de l’attente. On ploie au fil des pages sous le fardeau des jours, sous le discours erratique de l’auteur.

Les longs couloirs du Centre d'Orsay où transitent les prisonniers, sont rongés par ceux qui sont restés et qui piétinent dans l’infirmité du temps.

Robert L….un nom qui vient nous hanter. On l’attend avec elle. On suffoque, on s’essouffle.

On le retrouve enfin et on finit par se rendre compte qu’un homme peut disparaître corps et âme, traumatisé par une incommensurable douleur. Duras trouve les mots, alors même que la conscience renonce.

Cette douleur est multiple. Il y a celle de Marguerite, celle des autres familles qui attendent, celle des déportés en sursis et celle de la France qui attend de renaître. Il y a la douleur du corps, dissout, étique, désincarné et celle du cœur, atrophié.

La douleur s’exprime par phrases émiettées, jetées comme des derniers souffles. Elle est un long cri acharné, devant le décharnement de la France et de sa liberté. C’est la vérité nue de l’atrocité des camps et le combat de la dignité dans les ruines charnelles. La résistance dans le combat, la résistance dans l’attente, dans le sursis de la résurrection.

Cette vie qui reprend sur les décombres nationaux, sur les vestiges intimes, elle l’écrit avec une justesse et une force déconcertante…


Afin de transmettre ce texte troublant, Patrice Chéreau met en scène -avec la complicité de Thierry Thieû Niang-.l’une de ses actrices fétiches, la saisissante Dominique Blanc. La représentation aura lieu les 4 et 5 avril au TnBA.


Céline Cuny, Mathilde Lechon, Marie Clergeaud, Noémie Defaye.

Création plastique à l'Escale

Quatre auteurs - illustrateurs aux univers bien différents, Delphine Chedru, Kris Di Giacomo, Janik Coat et Adrien Albert seront réunis dans le cadre des Escales du livre 2009 pour la création d’un pictionary géant. Deux équipes, des devinettes et bien sur des dessins, tout ça agrémenté par les suggestions du public, en feront un moment plein de bonne humeur à partager… et surtout n’oubliez pas, plus on est de fou plus on ri !



Delphine Chedru, auteur – illustratrice, a déjà publié une quinzaine de livres, parus chez Seuil Jeunesse, Dargaud, ou Milan. Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle exerce également le métier de graphiste free-lance. En plus de s’être lancée sur le chemin de la création de livres pour enfants, elle est coloriste en bandes dessinées. Associations de couleurs et travail sur les formes caractérisent l’œuvre de Delphine Chedru. Les nombreuses nuances et les motifs utilisés confèrent une énergie particulière à son travail. Riches en devinettes et en jeux de mots, ses albums sont ludiques et interactifs… à faire découvrir au plus jeunes…


Kris Di Giacomo, illustratrice d’origine américaine, a suivi des études de peinture à la Parsons School of Design et vit aujourd'hui à Paris ou elle donne des cours d’anglais aux jeunes enfants. Elle est également graphiste et photographe. Auteur de nombreux albums parus aux éditions Frimousse et Kaléidoscope, elle aime par dessus tout donner vie à des animaux plus ou moins exotiques ; Sardines, chauve-souris, animaux de la campagne ou de la jungle,… Pour mettre en scène ses héros, elle utilise les techniques du dessin et de la peinture traditionnelle mélangées avec la technologie de l'ordinateur en privilégiant les couleurs douces, les formes rondes et les effets de matières.

Cette illustratrice et son univers tout à fait original seront à découvrir lors de l’exposition des originaux de l’album Trois sardines sur un banc ainsi qu’en action lors du pictionary géant.


Adrien Albert, 30 ans, a lui, un parcours un peu plus atypique. Successivement métallurgiste, vidéaste, majordome, cuisinier, Adrien Albert est aujourd’hui illustrateur de presse au journal Le monde. Après avoir dessiné de nombreuses images satyriques, il s’est lancé en 2008 dans les albums jeunesses. Son Seigneur Lapin, publié à l’École des Loisirs, a obtenu le soutient immédiat des professionnels de la littérature jeunesse. Sur un format à l'italienne, il construit un monde aux couleurs vives grâce à des illustrations fines et expressives. Sans texte, cet album est un véritablement OVNI ou l’on voit se mouvoir un anti-héro lapin qui réussit à conquérir le cœur d’une princesse grâce à son ingéniosité et à ses dons d’observation ! Plein d'humour et de tendresse, ce premier essais, qui se voulait un hommage aux enlumineurs du Moyen Âge, est une réussite. On en redemande !


Janik Coat a suivi des études de graphisme aux Beaux-Arts de Nantes. Elle est graphiste et depuis peu auteur-illustratrice de livres pour enfants. Ses deux premiers albums, sortis respectivement en 2008 et 2009, ont été publié aux éditions Autrement. Janik Coat nous propose pour ses début en littérature jeunesse des illustrations toutes en rondeurs et pleines de charmes. Son univers poétique, merveilleux et plein de couleurs aide à aborder les choses qui font la vie : le noir et les couleurs, la confiance en soi, la différence et le partage... sujets de ses deux albums.


Lucille.

Quand trois sardines sur un banc font escale à Bordeaux

Si nos trois sardines ont pour habitude de se prélasser au soleil en rêvant d'horizons lointains, elles vont pourtant devoir se poser le temps d'un week-end à Bordeaux…


En effet, les deux auteurs de ce charmant voyage onirique, Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo, représenteront leur éditeur : L'Atelier du Poisson Soluble, qui, depuis 20 ans, propose des ouvrages atypiques au graphisme et au style particuliers. Trois sardines sur un banc ne déroge pas à la règle : premier aperçu, le livre est de la taille d'une boîte de sardine : réaliste, non? Le deuxième… les illustrations un tant soit peu délirantes, extravagantes : un cerf–volant tout droit sorti d'une gravure, des bottes aux pieds avec des ailes rose saumon (si, si…un lien avec les sardines peut être?). Mais au-delà du graphisme, ce sont les textes qui nous surprennent : les cerfs-volants généralement définis comme des "objets volants" se transforment en cerfs–volants : "animaux volants", quant aux ours mangeant des "esquimaux", il s'agit bien de glaces que tu achètes au bord de la plage l'été et non des hommes qui vivent dans les igloos…

Original tel serait donc le mot approprié pour décrire cet album dédié à Laïka, ce petit chien envoyé en 1957 dans l'espace comme cobaye. Clin d'œil historique, comme Laïka morte 7 heures après son décollage, les trois amies, qui rêvaient tellement de liberté et de voyage, finiront dans une boîte de sardines à la merci d'une fourchette.

A conseiller à tous nos petits rêveurs. Pour consulter le catalogue des Editions du Poisson soluble rendez-vous sur www.poissonsoluble.com


Marie Pare.

Le Café d'Yllka de Cécile Ouhmani et Orages de Sonia Ristić

Le café d’Yllka, Cécile Oumhani

A travers un journal qu’elle tient depuis toujours, Emina revit l’effroi d’une guerre qui a compromis son enfance.
Après quinze ans d’exil, elle retourne à Tetovo en Bosnie, sur les traces d’Yllka, sa mère disparue.
L’odeur du café du matin ! C’est tout ce qu’il lui reste d’elle. Mais comment la retrouver ?
L’amour, le chagrin, la séparation et l’espoir des retrouvailles, autant de thèmes abordés dans un roman bouleversant et poétique, signé Cécile Oumhani. A lire et à relire !




Orages, Sonia Ristić

Tamara est étudiante à Paris. Une histoire d’héritage la ramène à sa terre natale : Belgrade.
C’est avec pudeur, qu’on découvre cette jeune femme déracinée, en quête de son identité. Elle trouve refuge dans l’amour-passion, mais dans ce pays qu’elle ne reconnaît plus, même les plus vieilles connaissances peuvent changer. Elle veut fuir son passé qui lui renvoie une culpabilité : l’abandon de son père et la mort de sa mère. Un livre très accessible et sincère d’une femme en recherche de reconnaissance, à laquelle toute adolescente peut s’identifier.





CHRONOLOGIE : l'éclatement de la Yougoslavie


Créée en 1918, démembrée en 1941, reconstituée à l’issue de la guerre, la Yougoslavie est le
pays d’Europe le plus complexe du point de vue national. La coexistence des groupes nationaux
a fini par ne plus être possible.

- 29 novembre 1945 : la Yougoslavie compte six Républiques (Slovénie, Croatie,
Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine et Monténégro) et deux provinces autonomes
rattachées à la Serbie (Kosovo et Vojvodine)
- Il existe 3 langues officielles : le slovène, le serbo-croate et
le macédonien.
- Trois religions sont pratiquées : le catholicisme (les Croates et les Slovènes), l’orthodoxie ( les Serbes et les Macédoniens non Albanais) et l’islam (surtout au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine et en Macédoine)
- 1953 le maréchal communiste,Tito, est élu à la présidence de la Yougoslavie et le restera jusqu'en 1980,

Ce mélange de culture de nation mène à la montée des nationalismes, qui coïncide avec la chute du communisme dans les années 90.
- 25 juin 1991 : la Slovénie et la Croatie proclament leur indépendance. Le conflit éclate et se propage jusqu'en Croatie puis en Bosnie-Herzégovine en 1992, où s'affronte Serbes, Croates et Bosniaques.
Le conflit s'enlise avec le bombardement et le siège de Sarajevo qui devient une guerre d'usure.

- Décembre 1995 : la guerre prend fin avec l'aide internationale, les accords de Dayton sont signés a Paris, tandis que des affrontements subsistent au Kosovo.

- Le 17 février 2008 : le Kosovo proclame une indépendance encore très contestée.


L'histoire de la Yougoslavie a été marquée par des guerres fratricides qui ont parfois conduit à de véritables génocides (Sebrenica), dont certains coupables n'ont toujours pas été condamnés.
Cette guerre qui a contribué a redessiner les frontières européennes, a influencé de nombreux auteurs, telles Cécile Oumhani et Sonia Ristic...



Kadija et Morgane.

jeudi 26 mars 2009

L'Escale du Livre mène l'enquête avec la SNCF lors d'une soirée spéciale

Une soirée à ne pas rater pour tout savoir du métier d'enquêteur et d'écrivain de polar.

En avant-première de l'Escale du Livre de Bordeaux, une soirée spéciale polar est organisée en partenariat avec la SNCF au TnBA, le mercredi 1er avril à partir de 19h30...

dimanche 22 mars 2009

Rencontre entre Stéphanie HOCHET et Carole ZALBERG

Après La Mère horizontale, Carole Zalberg vient de signer son nouveau roman Et Qu’on m’emporte. Nouveau récit, nouvelle femme. Autre femme, autre mère. Autre ? Peut être pas tant que ça. Dans ce dernier roman, Carole Zalberg met en scène une mauvaise mère, qui, venue au terme de sa vie et rongée par la maladie, écrit à sa fille morte. Elle lui parle de sa vie, de ses fautes, de ses sentiments sans jamais émettre le moindre regret sur les attitudes qu’elle a pu avoir en tant que mère.

Stéphanie Hochet, auteur au style corrosif, nous offre dans son dernier roman Combat de l’amour et de la faim, le combat d’un jeune homme cruel et prisonnier de l’amour incestueux qu’il a envers sa propre mère. Cette mère qui aura fait de son fils le même genre d’homme brutal que ceux aux bras desquels elle se livrait sous ses yeux alors qu’il n’était qu’un enfant.


Deux héros incapables d’aimer : deux récits, à la fois terribles et délicieux, signées par deux femmes contemporaines.

Stéphanie Hochet et Carole Zalberg se rencontreront pour notre plus grand plaisir au Café Vitez, le dimanche 5 Avril à 15h00, à l’occasion de l’Escale du livre.


Sandrine Robin

jeudi 19 mars 2009

Les Éditions de la Cerise

Maison d’édition d’arts graphiques spécialisée en bandes-dessinées, les éditions de la Cerise furent fondée en 2003 par Guillaume TROUILLARD revêtant la forme juridique de l’association. Le président n’a pas changé à l’heure actuelle et le siège social est situé à Bordeaux.

En 2002, l’Ecole des Beaux-arts d’Angoulême diplôme six jeunes gens avides de développer de nouvelles techniques graphiques et de produire des œuvres avant-gardistes. Rompre avec les conceptions artisanales de l’art, entreprendre des actions expérimentales, provoquer et susciter l’interrogation, tels étaient les buts des joyeux drilles qui s’auto-baptisèrent Les Six Berbères sont Douze. Ce collectif d’auteurs monte alors une exposition lors du festival international de la bande-dessinée d’Angoulême, où depuis, ils ne manquent pas de faire une apparition annuellement.

En 2003, Guillaume Trouillard a l’idée d’élaborer une revue collective Clafoutis, profitant de cette occasion pour réunir certains membres des Six Berbères sont Douze. Chacun y met du cœur, une idée, un texte, un croquis et le projet de revue avance petit à petit. Seulement voilà, aucun d’entre eux ne connaît les lois qui régissent le marché de l’édition et publier la revue s’avère plus difficile que prévu. En effet, aucune maison d’édition ne veut prendre le risque de publier Clafoutis, revue qui se revendique comme étant avant-gardiste : l’ouverture à l’expérimentation dans l’édition est quasi-inexistante et la petite équipe doit faire face à des refus. La déception est grande mais cela était sans compter la détermination de Guillaume Trouillard qui décide d’ériger le collectif en association afin qu’ils puissent éditer eux-mêmes leur revue. L’association choisit les Editions de la Cerise comme appellation (quoi de plus logique pour une maison s’apprêtant à publier Clafoutis).

Mais les compères ne s’arrêteront pas en si bon chemin,ils n’en ont pas fini avec l’édition et le deuxième tome de la revue verra le jour un an plus tard, faisant naître avec lui une nouvelle collaboration avec un artiste argentin : Carlos NINE. Des débuts parfois difficiles et pourtant la maison d’édition continue de produire. Certes le rythme est irrégulier et pourtant on s’aperçoit qu’un livre voire deux sont édités chaque année. Loin de se décourager, Guillaume fait avec et la petite structure garde sa philosophie du départ : publier des œuvres de qualités, inclassables ou improbables mais s’inscrivant toujours dans une approche de recherche et d’innovation sur le plan artistique. La sortie en France et en Espagne de La saison des flèches de Guillaume Trouillard est prévue pour cet été, plus piquant qu'un Clafoutis mais goutez-y tout de même....


Charlotte Coutou.


Site des éditions de la Cerise : www.editionsdelacerise.com

Marie NIMIER, Les inséparables

Dans les Inséparables, Marie NIMIER nous raconte le lien fusionnel qu’elle entretient avec Léa, une amie d’enfance. Cette amitié improbable n’en est pour autant moins forte. Alors que tout les sépare l’une timide, introvertie, l’autre exubérante et impulsive les deux filles éprouveront le besoin de se retrouver à différents moments de leurs vies. En effet, ce récit chronologique déroule l’évolution de leur relation.

L’auteur tisse un portrait sensible et juste de son amie. Elle regarde Léa, peu à peu, noyer ses fêlures dans la drogue et la prostitution, consciente de son impuissance, consciente que son amie manifeste des angoisses et souffrances qu’elle-même n’arrive pas à exprimer. Mais la narratrice a foi en cette amitié. Elle se fait l’écho de la volonté de survie de chacune.

Marie NIMIER utilise des phrases simples pour atténuer la noirceur du texte. Elle est également attentive au choix des mots. Trouver le bon mot. Ne pas trahir les pensées de son amie. Un souci qui transparaît dans la question du sens qui habite l’auteur depuis l’enfance et sa croyance du mot.

Lors de l’Escale du Livre, vous pourrez découvrir une lecture dansée de l’œuvre chorégraphiée par Claudia GRADINGER : l’une dit avec son corps ce que l’autre cache derrière ses mots.


Aurélie, Camille, Samantha et Hélène

Refugiés climatiques par le collectif ARGOS

« D’ici 2010, selon l’ONU, on comptera vingt millions de réfugiés climatiques »

Les réfugiés climatiques sont des personnes qui sont obligées de fuir leur pays à cause des dérèglements climatiques. Depuis quelques années, le nombre de réfugiés a fortement augmenté. Ce phénomène touche tous les continents de la planète. Actuellement, 163 millions de personnes auraient migré vers d’autres Etats. Les pays riches mettent en place des systèmes pour éviter ce fléau. Mais les réfugiés n’ont pour le moment aucun statut juridique, ce qui pose un réel problème, sachant que ce phénomène va s’intensifier. De plus, cela pourrait créer des tensions entre les migrants et les populations. L’ONU prend désormais en compte ce problème et souhaite que les réfugiés climatiques aient le même statut que les réfugiés politiques.

Créé en 2001, le collectif Argos regroupe une dizaine de journalistes indépendants, rédacteurs et photographes. Le but est d’unir leurs talents complémentaires pour enquêter sur des évènements sociaux, politiques ou écologiques et témoigner des changements du monde. Ils tentent de trouver de nouvelles relations entre image, texte et sources sonores. Parmi leurs moyens d’expressions, on retrouve la presse, les livres et les expositions. Par le biais des expositions, qui se veulent pédagogiques, leur but est de sortir du terrain élitiste. Après avoir suivis la campagne présidentielle française en 2001, depuis quatre ans, huit d’entre eux se mobilisent pour un projet d’envergure : réaliser le premier reportage mondial texte et photo en neuf destinations à la rencontre directe des premiers réfugiés climatiques.

Né en 1969, Donatien Garnier est journaliste, auteur mais aussi poète. En 2006, il publie Recueil d’écueils, cartographie du phantasme insulaire aux éditions Les Bords Perdus, qui publieront également son prochain ouvrage Le Bibliomane, 69 fragments pour une reconstitution. Rédacteur pour le Collectif Argos depuis 2003, il a notamment travaillé avec la photographe Hélène David pour un documentaire sur les marins hauturiers et avec Laurent Weyl, lui aussi photographe, sur la place des plus démunis dans les mégapoles. Intervenant en 5e année à l'ISEG Bordeaux, il a également publié un guide, Les meilleurs restos de Bordeaux, aux éditions Les Beaux Jours en 2006.

Né en 1971, Laurent Weyl est photographe indépendant. Exposé dans de nombreux festivals de photographie, il est le lauréat du prix Monographies des Éditions Filigranes en 2000 et du prix Off du Festival des Rencontres internationales de la photographie de Arles en 1994. Il collabore régulièrement avec la presse française et internationale et travaille principalement sur des documentaires sociaux et géopolitiques pour le Collectif Argos depuis 2001.

Ce beau livre de photographies a été publié en 2007 aux éditions suisses Infolio par le collectif ARGOS. L’ouvrage, qui coûte 39 euros, présente 349 pages de grandes photographies rendant compte des difficultés des populations face au dérèglement climatique, est le résultat de quatre ans d’enquêtes de terrains et de rencontres dans les zones du monde où le réchauffement de la planète pousse déjà ses habitants à l’exil. Sur les photos, l’eau est omniprésente, déchaînée, calme, glacée, destructrice, source de vie, elle entoure des visages souriants ou assombris de Tuvalu à l'Alaska. A la beauté des clichés où les éléments naturels semblent donner libre cours à leur colère, succèdent des scènes de désolation, d’abandon et de misère humaine face à la catastrophe. Le témoignage silencieux de ces photographies représente un appel à l’éveil des consciences plus criant que les textes, plus d’actualité que jamais, deux ans après la sortie du livre, alors que la situation s’est aggravée.

A l’issue de ce reportage, Argos montre dans le livre Les réfugiés climatiques, grâce à d’éblouissantes photos l’urgence dans laquelle se trouve notre planète. Ce livre non moralisateur mais redoutable et prenant sera présenté lors de l’Escale du livre 2009. Alors, arrivera-t-il à changer les mentalités ?


Héloïse Devinck, Elsa Chabrol, Marine Grasset.


Site du collectif ARGOS : http://www.collectifargos.com/Lien

Les Contes de la Téranga

Contés par le Sénégalais Souleymane Mbodj, « les contes de la Téranga » évoquent le concept wolof qui recouvre les valeurs d’hospitalité, d’accueil, de disponibilité et de générosité. Ces petites histoires vous feront voyager à travers un univers où Hommes et animaux se côtoient. Maniant à la perfection les contes, devinettes, fables philosophiques et chants, Souleymane Mbodj nous initie à l’art de la parole des anciens.

Ces histoires d’hommes et d’animaux pleines d’humour, de malice et de philosophie nous racontent les valeurs ancestrales de l’Afrique. Les récits s’inscrivent dans la tradition orale et sont transmises de génération en génération. Ils sont contés de manière intimiste, dans le respect de ces veillées où la parole, accompagnée de musique, prend toute son ampleur.


Elodie, Gaëlle et Anne-Sophie.


Le site de
Souleymane Mbodj : Leebkat

mardi 10 mars 2009

L'Escale du livre 2009 de Bordeaux, un espace sans frontière

Depuis 7 ans maintenant, et toujours aux prémices du mois d'avril, le livre fait escale à Bordeaux, et s'établit depuis trois ans place Renaudel au coeur du Quartier Sainte-Croix. Cette année 2009 ne change pas les bonnes habitudes de l'Escale du livre; le rendez-vous est donné les 3, 4 et 5 avril 2009, au village littéraire qui s'installera autour de l'Eglise Sainte-Croix...

vendredi 6 mars 2009

Le recueil des couvertures de San-Antonio par Boucq sort en Avril

À l’occasion du 60e anniversaire de la création de San-Antonio, paraîtra le livre « San-Antonio » Boucq & Dard. L’ouvrage et une exposition de ses originaux seront présentés en avant-première dans le cadre de l’Escale du Livre (3-4 et 5 avril) à Bordeaux...

Article de Sud-Ouest du vendredi 6 mars :

http://www.sudouest.com/gironde/loisirs-culture/article/521745/mil/4248407.html