jeudi 9 avril 2009

Marie N'Diaye et le projet salle blanche, zéro particule de Denis Cointe.


A droite, trois musiciens dans la lumière. A gauche au fond, dans l'ombre, Marie N'Diaye. Ensemble et séparés. Dès la mise en espace de cette performance, on sent l'intérêt et la limite de ce projet.

Intérêt de mettre en musique les mots de Marie N'Diaye, avec un challenge relevé : comment ne pas se contenter d'illustrer, de faire de jolis sons ? La solution trouvée : ne pas tant faire lire Marie N'Diaye que d'utiliser sa voix comme un son. Passée à travers un sampler, triturée, mettant en valeur l'aspect physique de la lecture, les sons de gorge, elle est méconnaissable et se fond dans la musique.

La musique parlons-en, puisqu'elle est au coeur du projet. C'est ce qu'on appelle du post-rock : comprendre un enchaînement de notes lent, et parcimonieux, ou le silence a autant de valeur que la basse, le synthétiseur, la voix ou le saxo free de Denis Cointe. On pense aux lents arpèges désertiques du groupe Earth. On pense aussi aux rêveries de Kat Onoma, ou de Tarwater.

Derrière le groupe, un écran bleu, sur lequel s'imprime au fur et à mesure la chaise de Marie N'Diaye, signe qu'elle va bientôt parler. Et c'est dans ces 5 dernières minutes que le projet se révèle le plus convaincant. Elle a une très belle voix, et le texte, qui parle de tourment intérieur, libéré des effets sonores, trouve sa force.

Limite donc, au final, d'un projet qui invite un écrivain, mais qui ne croit pas complètement dans la force des mots, alors qu'ils sont ce qu'il y avait de plus intéressant. Du coup, il faut bien avouer qu'on a un peu dormi.

La représentation de Samedi étant toutefois un work-in-progress, attendons d'en voir la version finale pour donner notre dernier mot.

La photo est tirée du site officiel de l'escale 2009

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